En cas de réclamation du patient, il incombe au professionnel ou à l’établissement de santé responsable de la prise en charge, d’apporter la preuve de la bonne délivrance de l’information. C’est pourquoi il est indispensable, d’un point de vue médico-légal, de pré constituer des preuves en la matière.
En effet, face à un patient prétendant ne pas avoir bénéficié d’une information loyale, claire et appropriée, il peut être compliqué de démontrer non seulement la réalité de l’information, mais également la qualité de cette dernière. La preuve pouvant être apportée « par tous moyens » (4), aucun mode de preuve n’est à exclure.
De manière générale, en cas de contentieux, il est recommandé de fournir un maximum d’éléments convergents vers une information de qualité, comprise par le patient :
- Mention de l’information et du délai de réflexion dans le dossier patient (dates et heures des rendez-vous – réaction particulière du patient le cas échéant) ;
- Courrier au médecin traitant (mentionnant la délivrance de l’information) dicté devant le patient à l’issue de la consultation ;
- Formulaire de recueil du consentement éclairé complété et signé par le patient ;
- Témoignages ;
- Tous éléments circonstanciés démontrant que l’information a été donnée et comprise ;
- Etc.
Il faut avoir à l’esprit que le juge se trouve dans l’obligation de vérifier a posteriori, sans avoir assisté à l’entretien entre le médecin et son patient, si l’information délivrée oralement l’a été d’une manière adaptée de sorte qu’elle a été comprise.
En cas de décès du patient, le principal intéressé n’est même plus là pour témoigner de ce qu’il a retiré de l’information, puisque c’est face aux ayants droit que la défense s’organise. Aussi, bien que l’écrit ne constitue pas nécessairement une preuve parfaite, il est essentiel d’organiser la traçabilité de la délivrance de l’information afin de disposer, au minimum, d’un commencement de preuve. À cet égard, le formulaire de recueil du consentement éclairé signé par le patient constitue une pièce, certes ni suffisante ni obligatoire (5), mais essentielle. Ce formulaire ne comporte aucune information à destination du patient (contrairement aux documents d’information remis en complément de l’information orale).
Rappelons qu’il ne s’agit pas d’un mode d’information, mais d’un mode de preuve de la délivrance d’une information adaptée. Il doit être complété et signé par le patient en double exemplaire, l’un lui étant remis et l’autre étant conservé au sein du dossier patient par l’établissement de santé.
(4) Article L 1111-2 du Code de la santé publique
(5) Sous réserve des hypothèses spécifiques de consentement écrit imposé par la réglementation