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e/ Maladies professionnelles

Le personnel des hôpitaux, des cabinets médicaux, des laboratoires et instituts est exposé à divers risques dans l’exercice de son travail au quotidien : agents chimiques, agents infectieux, rayonnements ionisants et non ionisants ainsi que contraintes et sollicitations de l’appareil locomoteur.

 

Risques générés par certaines substances

Les maladies professionnelles imputables aux substances dans le secteur de la santé se manifestent de manière diverse. Les désinfectants, les détergents, les additifs du caoutchouc, les médicaments ainsi que les adjuvants provoquent des affections de la peau à caractère davantage toxico irritatives qu’allergiques dans les laboratoires et dans le secteur dentaire. L’urticaire de contact, une forme particulière d’allergie cutanée symptomatique d’une réaction allergique immédiate est imputable avant tout aux protéines de latex. Cependant, l’urticaire de contact peut également survenir après une exposition à la chlorhexidine, au formaldéhyde, aux antibiotiques et à d’autres substances. Ce tableau clinique peut aussi s’accompagner de manifestations respiratoires telles qu’un asthme bronchique ou un choc circulatoire (choc anaphylactique).

On a observé des allergies de type immédiat des voies respiratoires se traduisant par une rhinite allergique (hypersensibilité des muqueuses nasales) ou un asthme bronchique (hyper-sensibilité des voies respiratoires inférieures), provoquées par les substances suivantes : protéines du latex, désinfectant comme l’aldéhyde ou les composés d’ammonium quaternaire, oxyde d’éthylène, enflurane, antibiotiques, psyllium, isoniazide, isocyanate, résines époxy, systèmes polyesters. Les désinfectants, l’oxyde d’éthylène, les aérosols de pentamidine ou les acrylates peuvent également causer des irritations des voies respiratoires.

 

Allergie au latex

Les allergies au latex fournissent un exemple convaincant de l’efficacité des mesures de protection. Les allergies aux produits contenant du latex naturel ont fortement augmenté, principalement dans le secteur de la santé depuis le début des années 90. La fréquence des sensibilisations au latex dans le secteur de la santé a ainsi oscillé entre 3 et 15% du personnel durant les années 90. Les allergies au latex touchent également le personnel dans d’autres secteurs. Le latex est un produit naturel extrait de la sève de l’arbre à caoutchouc tropical Hevea brasiliensis, qui contient plusieurs protéines reconnues comme des allergènes. Au contact de la peau, le latex peut entraîner des urticaires localisées avec prurit, érythème et enflure, des urticaires généralisées et des réactions des muqueuses au niveau des muqueuses nasales, du larynx, du pharynx et des voies respiratoires, ou encore de l’asthme. Les chocs anaphylactiques sont potentiellement mortels (trouble circulatoire avec chute de la tension artérielle pouvant entraîner la mort dans certains cas). Le contact direct du latex avec les muqueuses ou l’inhalation de protéines de latex peut également provoquer des allergies.

 

Opérations de désinfection

La manipulation de désinfectants peut occasionner des troubles cutanés, des conjonctives et des voies respiratoires. Des irritations et des dermatoses d’usure peuvent être provoquées par les effets irritants et dégraissants des désinfectants. Certains produits désinfectants sont aussi susceptibles de provoquer des eczémas de contact allergiques. Les vapeurs et les aérosols de certains désinfectants peuvent causer une irritation des voies respiratoires supérieures et inférieures. Les composants sensibilisants peuvent en outre engendrer des maladies respiratoires de type allergique telles qu’un asthme bronchique. Pour prévenir les risques pour la santé, les processus de travail doivent être conçus de manière à réduire les contacts avec les vapeurs et les aérosols de désinfectants au strict minimum et à éviter dans la mesure du possible leurs inhalations par des mesures appropriées. La désinfection de surfaces doit être limitée au strict nécessaire. Il faut renoncer aux procédés de brumisation et préférer l’essuyage humide pour la désinfection.

 

Gaz anesthésiques

L’exposition aux gaz anesthésiques peut causer des malaises et des altérations fonctionnelles neuropsychologiques, surtout dans des conditions d’hygiène du travail défavorables. La littérature fait plus rarement état de cas de maladies professionnelles tels que l’asthme bronchique imputable à l’enflurane, au sevoflurane et à l’isoflurane, les néphropathies imputables au methoxyflurane ainsi que les hépatites dues à l’halothane. Pour réduire l’exposition aux gaz anesthésiques dans les salles d’opération et les salles de réveil, des mesures doivent être prises sur le plan de la ventilation, des appareils techniques et de l’organisation.

 

Stérilisation à basse température

L’oxyde d’éthylène a été classé substance cancérigène de catégorie C2. Il irrite la peau et les muqueuses, peut provoquer des réactions toxiques notamment au niveau du système nerveux central et périphérique, a un effet sensibilisateur des voies respiratoires et de la peau, est génotoxique et cancérigène. L’oxyde d’éthylène peut ainsi engendrer des dermites de contact toxico irritatives et des eczémas de contact allergiques. Un syndrome de dysfonction réactive des voies aériennes (RADS=Reactive Airways Dysfonction Syndrome) a été décrit après une forte exposition unique à cette substance de même que des cas de rhinite allergique et d’asthme bronchique allergique en raison des effets sensibilisants.

Le formaldéhyde, de son côté, est classé substance de catégorie C3 à effet cancérigène possible sur l’homme. Avec la stérilisation au formaldéhyde, il faut tenir compte des effets irritants et sensibilisants mais aussi potentiellement cancérigènes de cette substance.

Les mesures techniques (systèmes fermés, mesures d’aération), mesures organisationnelles (organisation du travail, formation et information), maintenance, restriction de l’activité pour les femmes enceintes et les mères qui allaitent sont fortement préconisés pour ces deux substance.

 

Infections transmises par le sang

De nombreuses maladies sont susceptibles d’être transmises par le sang. Elles peuvent mettre en danger le personnel médical et paramédical en cas de piqûres, de blessures ou de contamination de la peau non intacte ou des muqueuses par du sang ou par d’autres liquides biologiques. Les infections les plus graves sont celles causées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), par les virus des hépatites B et C (VHP et VHC) et, dans des secteurs spécifiques, par les virus responsables de la fièvre hémorragique. En cas de piqûre ou de blessure avec un instrument contaminé par du sang infecté, le risque d’infection, ou, en d’autres termes, de séroconversion, est évalué comme suit: 0,3 % pour le VIH; 23–64 %, pour l’hépatite B, chez des personnes non vaccinées selon le caractère infectieux du patient; 0,5 % pour l’hépatite C. Les principaux facteurs déterminant ce risque sont le type d’exposition ou de blessure, la quantité et la concentration virale du sang ou du liquide biologique auquel on a été exposé, la nature de l’instrument qui a causé la blessure, l’ampleur de cette dernière, le port de gants intacts ainsi que les possibilités de prévention secondaires.

 

Prévention lors des soins aux patients

Il faut tout mettre en œuvre pour éviter de manière générale toute piqûre ou blessure. Nous recommandons d’utiliser des produits de sécurité réduisant les piqûres, les blessures ou les contacts avec le sang. Il ne faut jamais remettre les protections sur les aiguilles en se servant des deux mains. Les objets contaminés non protégés tels que les aiguilles doivent immédiatement être éliminés sur place. Des récipients appropriés résistants à la perforation doivent être utilisés pour l’élimination des objets dangereux. Il faut veiller à ce que les dimensions de ces récipients soient conformes aux besoins, à ce que l’ouverture soit optimisée pour les objets et à ce qu’ils se trouvent à un endroit facilement accessible. En outre, ces récipients ne doivent être remplis que jusqu’à une marque indiquée au 4/5 au maximum.

Un autre point majeur de prévention est d’éviter tout contact avec le sang et les liquides biologiques. Cela implique le port de gants lorsque des contacts avec du sang ou des liquides biologiques sont possibles ainsi que pour tout acte invasif et les prélèvements sanguins. S’il existe un risque de projection de sang ou de liquides biologiques, il faut porter des lunettes ou un écran de protection, un masque de protection ainsi que des vêtements imperméables.

Il faut, de manière générale, respecter les règles d’hygiène courantes. Cela implique que les mains doivent être désinfectées après chaque acte sur un patient et après avoir retiré les gants. En cas de contamination, il faut immédiatement se laver les mains avec de l’eau et du savon puis les désinfecter.

La vaccination complète de tout le personnel dans le secteur de la santé contre l’hépatite B constitue une mesure importante.

 

Mesures à prendre en cas d’exposition au sang et à d’autres liquides biologiques

Des piqûres et blessures, des projections sur les muqueuses ainsi qu’un contact avec une peau lésée, donc non intacte, peuvent se produire malgré les mesures de protection. Il faut dans ce cas prendre des mesures immédiates à des fins de décontamination et immédiatement consulter le service médical du personnel. Le médecin déterminera le risque infectieux, examinera la question d’une prophylaxie post exposition (PEP), c’est-à-dire l’administration de médicaments efficaces contre le VIH pendant quatre semaines, contrôlera le statut vaccinal contre l’hépatite B et pratiquera une détermination du taux des anticorps du VIH, du VHC et si nécessaire du VHB.